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VOYAGES.

milieu de la tente dans un trou. Les Bouriates ont la même face que les Kalmuks, les pommettes saillantes et les yeux inclinés vers le nez ; ils ont les cheveux noirs comme du jais et de très-belles dents.

» Les femmes portent une espèce de diadème orné de boules de malachiste, de corail et de nacre ; les filles enlacent leurs cheveux avec des rubans et des broderies en corail et en nacre ; les hommes se rasent la tête comme les Chinois, et ne laissent croître que les cheveux du sommet, qu’ils tressent en une longue queue : les prêtres seuls ont la tête entièrement rasée.

» En face de l’entrée de la tente est placée une espèce d’autel en bois, d’un travail élégant, comme tous les ustensiles des Bouriates, et principalement leurs bijoux en acier incrusté d’argent et en argent orné de corail rouge. L’autel est en même temps la boîte dans laquelle ils placent les images de leurs saints, quand ils transportent leurs tentes en un autre lieu. À l’endroit le plus élevé de l’autel on voit l’image du Bourkhan, l’une des principales divinités. Dans la tente où je me trouvais était celle du Bouddha Chakia mouni. Six petits plats de bronze remplis d’eau bénite, et quelques miroirs ronds de même métal, indispensables dans la cérémonie de la consécration de l’eau, se trouvaient placés devant l’image du dieu. Le lama ou prêtre tient ces miroirs devant les images divines, puis fait tomber l’eau sur le miroir, d’où elle coule dans le plat ; ils croient que par là l’eau s’imprègne de