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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 3.djvu/369

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DÉMÊLÉS DE LA FRANCE ET DES ÉTATS-UNIS.

que nous n’en ayons rien à craindre pour le moment ; mais dans la situation extraordinaire où notre admirable révolution vient de placer la France, ne doit-elle pas se hâter de resserrer son alliance avec une puissance qui, en cas de guerre maritime, peut jeter dans la balance ses nombreux vaisseaux et une excellente marine ? Et quel autre moyen de parvenir à une union si désirable, que de terminer des différends qui blessent un peuple dans son honneur et ses intérêts ? Nous possédons Alger ! qu’on ne se fasse pas illusion, Alger pourra bien devenir l’occasion d’un grand conflit ; l’ombrageuse Angleterre a-t-elle pris soin même de dissimuler son inquiète jalousie ? Nous avons un bon noyau de marine, des officiers distingués ; mais la France a trop facilement abandonné son rôle sur les mers, elle doit porter toute son attention sur ce point. Vienne un Rigny à la marine, et qu’il fasse, s’il le faut, un Navarin de toutes les vieilles routines ! Le meilleur moyen d’éviter une guerre sur l’Océan, c’est de s’y préparer. Il nous faut un allié maritime puissant, dont les intérêts ne soient pas en désaccord avec les nôtres, et cet allié est l’Amérique du Nord[1]. Par sa position, par ses mœurs, l’Amérique est essentiellement puissance maritime ; peut-être, ainsi

  1. Nous ne disons rien dans l’hypothèse d’une guerre sur le continent : nous croyons la France préparée à tout de ce côté ; si une puissance osait nous menacer, un million de soldats nationaux voleraient bientôt aux frontières, prêts à recommencer une tournée d’Europe, si on voulait nous y contraindre.