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LETTRES SUR L’INDE ANGLAISE.

substances végétales, et parmi ces dernières, les oignons leur sont interdits, ainsi que toutes les espèces de liqueurs fermentées. Lorsqu’ils prennent leurs repas en plein air, ils tracent avec de la fiente de vache, une petite enceinte de cinq ou six pieds carrés dans laquelle ils préparent et mangent leurs alimens, qui sont souillés et rejetés si un Indien, apartenant à une autre caste, vient malheureusement à pénétrer dans l’intérieur.

La seconde caste, appelée Kshetri, était exclusivement composée de la race royale, et le Rana d’Odipore a la prétention d’y appartenir encore, quoiqu’on la considère comme à peu près éteinte. Les Rajpoutes, race guerrière, et dont les mœurs se rapprochent de celles de nos paladins, au temps de la chevalerie, prétendent aussi en descendre. Ils partagent les idées des Brames, quant à la souillure que leur imprime le contact des individus des autres castes, et se nourrissent des mêmes alimens. Il leur est cependant permis de manger du mouton, du sanglier, du daim et quelques espèces de poissons ; mais la volaille leur est interdite.

Les négocians et artisans forment la troisième classe, qui, comme celle des brames, s’abstient de se nourrir de tout ce qui appartient au règne animal.

La quatrième classe, appelée shoudre, se compose des laboureurs et cultivateurs. Il leur est permis de manger de tous les animaux, excepté du bœuf ; mais leur pauvreté, et l’exemple des autres classes, con-