Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 3.djvu/57

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
49
MORT DE RICHARD II.

vales. La meilleure preuve de cette assertion, c’est que Henri v, qui ne se servit de son mariage que pour envahir et opprimer la France, s’attira l’admiration et l’amour des Anglais, tandis que, sans avoir épousé des princesses françaises, Charles ii et Jacques ii se repentirent de l’amitié ou de l’appui qu’ils recherchèrent dans Louis xiv. Le premier vécut au milieu des discordes et des malheurs civils, le second perdit sa couronne.

L’espèce de poème du contemporain dont je suis la narration commence au moment où Richard, ayant restitué Brest, donne une fête à Westminster. La garnison anglaise arrive à propos pour y assister, et le duc de Glocester en tire parti pour mortifier le roi sur une restitution qu’il jugeait indigne d’un roi d’Angleterre. Depuis ce jour où Glocester ne craignit pas d’irriter Richard en public, toute paix fut simulée entre le roi et ses oncles. Les conspirations se renouvelèrent sans cesse. Le comte de Nothingham ayant découvert au roi la plus importante de ces conspirations, les conjurés furent saisis et Glocester fut envoyé prisonnier à Calais.

Cependant le roi se prépara à partir pour aller faire la guerre en Irlande, où il y avait alors de grands mouvemens. Les détails de ses dispositions intérieures sont si naïfs, et peignent d’une manière si curieuse les mœurs de cette époque, qu’il faut laisser parler l’auteur.

Après avoir chargé son oncle, le duc d’York, de gouverner le royaume en son absence, il lui re-