dont le système de gouvernement est une sorte de régime féodal, les différends des chefs offrent en raccourci l’image des démêlés dont jadis les grands vassaux affligèrent trop souvent la France ; et les dissensions récentes du Ouâlo ont, pour ainsi dire, parodié la sanglante querelle de Bourgogne et d’Orléans.
Autour du souverain, dont le titre, comme on le sait, est celui de Brak, sont groupés divers chefs, feudataires de la couronne, dont les principaux occupent les grandes charges de l’état ; chacun porte le titre de sa charge, et ils prennent rang entre eux suivant l’ordre d’importance de leurs dignités respectives. À la tête de tous est le nghiaoudyn, grand connétable, chef des armées ; puis vient le nghiogomây, grand électeur ; ensuite, mais dans un ordre que je ne puis déterminer d’une manière précise, le barty, le beyghio, le mâlo, le mam-rôso, le mangas, le nghion-benakh, etc. Les grands officiers de la couronne forment une hiérarchie à part : à cette classe appartiennent le boukanèg-nghiourbel, surintendant des domaines royaux ; l’alkaty, grand-maître des cérémonies ; l’imâm-ghiyou, c’est-à-dire le chef des poètes-chanteurs vulgairement appelés griots, etc. Tous ces officiers de la maison du Brak sont comptés parmi les captifs de la couronne, tandis que les grands dignitaires de l’état sont tous des princes, souvent, fils de rois.
C’est par les sanglantes rivalités des deux plus puissans de ces princes que le Ouâlo se trouvait