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MÉLANGES.

contractions spasmodiques, des convulsions violentes, et enfin la mort. Il paraît, du reste, que l’action du poison a lieu exclusivement sur le système sanguin. Le sang abandonne totalement le corps du malade et est refoulé dans les grands vaisseaux du thorax qui en sont engorgés.

L…

PROCÈS CRIMINELS INTENTÉS AUX ANIMAUX.

Ce titre excitera peut-être un sourire d’incrédulité. Il n’en est pas moins vrai, cependant, qu’on a vu jadis des juges qui n’ont pas craint de déroger à la dignité de leur caractère, en citant à leurs tribunaux des escargots, des chenilles, des cochons et autres animaux accusés de quelques crimes ou délits. Ces poursuites étaient accompagnées de toutes les formalités légales, telles que citation des accusés, audition des témoins, plaidoyer pour et contre, et quelquefois exécution faite en place publique, et par les mains de l’exécuteur des hautes œuvres. Chasseneux, président du parlement de Provence, dans un ouvrage publié en 1531, discute la question de savoir si les animaux sont justiciables des tribunaux, et se prononce pour l’affirmative. Il donne les détails d’un procès intenté contre les hannetons de Beaune, et de quelques autres affaires du même genre, telles que des poursuites judiciaires contre les limaçons à Autun, en 1487, à Lyon, en 1500, à Mâcon, en 1488 et contre les rats à Autun, à la même époque. Il paraît encore, d’après un rapport détaillé du président de Thou, que Chasseneux eut l’avantage d’être le défenseur de ces derniers accusés, et qu’après l’assignation portée à la requête du magistrat qui agissait au nom du ministère public, il s’efforça, à différentes reprises, de faire remettre l’appel de la cause. Il représenta d’abord qu’une seule as-