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COMPAGNIE DES INDES.

Celle-ci décréta à son tour que quiconque prêterait la main à l’exécution de la sentence de l’autre chambre en faveur de Skinner serait considéré comme violateur des droits et libertés des communes d’Angleterre, et comme ayant enfreint les priviléges de leur chambre. Ces discussions se continuèrent avec une telle animosité des deux parts, que le roi jugea nécessaire d’ajourner sept fois de suite le parlement, et voyant qu’à chaque rentrée elles étaient de nouveau reprises, il fit venir les membres des deux chambres à Whitehall, et parvint enfin, par des moyens persuasifs, à les engager à faire rayer de leurs protocoles tous les votes, résolutions et autres actes qui avaient rapport à cette affaire. Ce fut ainsi que se termina une contestation, dont au reste les deux partis commençaient à se lasser. Le sacrifice et la ruine d’un individu parurent, comme de coutume, de peu d’importance. Skinner n’obtint aucun dédommagement. (Vol. 1, pages 88, 89, 90.)

Malgré la haute protection de la chambre des communes, où la compagnie comptait ses plus nombreux partisans, et malgré les persécutions qu’elle faisait éprouver aux interlopers dans l’Inde, ses opérations commerciales ne prenaient pas encore une grande extension, et ses dettes allaient toujours en augmentant. Les Hollandais continuaient à y faire des affaires bien plus avantageuses, parce qu’ils mettaient moins d’ostentation dans leurs établissemens. M. Mill fait à cet égard les observations suivantes.

« Des factoreries pour le commerce de l’Asie,