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COMPAGNIE DES INDES.

ment du pays, la construction d’un fort qui, depuis, reçut le nom de fort Williams. Cette station fut dès-lors érigée en présidence. (Vol. 1, p. 124, 125.)

Après de longs débats, et malgré la haine qu’elles se portaient, les deux Compagnies, pour éviter une ruine totale, prirent enfin le parti de se réunir, et la fusion s’opéra en 1702, sous le règne de la reine Anne. L’acte passa sous le grand sceau au mois de juillet de cette année, et les deux associations adoptèrent le titre de Compagnie unie des marchands faisant le commerce des Indes orientales, titre qu’elle a toujours porté depuis.

Nous terminerons cet article par une dernière citation de l’historien Mill, qui, entre autres détails curieux sur la réunion des deux Compagnies, rapporte l’anecdote suivante, comme un spécimen de la politique ou des intrigues de l’époque : « Sir Basil Firebrace, fameux agioteur, qui avait d’abord été un caboteur ou interloper dans l’Inde, et qui depuis s’était joint à la Compagnie de Londres, intriguait maintenant pour les deux Compagnies. Le 23 avril 1701, dans une réunion de la cour ou conseil général, il annonça qu’il avait un plan à proposer, et selon lequel la réunion désirée ne pouvait manquer de s’effectuer ; mais il demandait quelle récompense lui serait accordée, s’il réussissait dans cette entreprise importante. Par une décision de la cour, le comité des sept fut autorisé à traiter avec sir Basil, et après de longues conférences, il fut enfin arrêté que si ce gentleman effectuait ses pro-