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LA GRÈCE EN 1829.

plus pensé qu’à exploiter cette mine, n’ont plus compté sur eux seuls pour conquérir leur indépendance, s’en sont reposés sur la crédulité de l’Europe pour venir à leur aide, et ont consumé, en querelles pour le partage des dépouilles, des forces qui auraient suffi pour affranchir à jamais la Grèce, si elles avaient été constamment dirigées contre l’ennemi commun. La révolution n’y a été honorable que tant qu’elle a été pauvre, et ceux qui ont contribué à lui faire perdre ce caractère lui ont rendu bien involontairement, et avec les meilleures intentions sans doute, le plus mauvais de tous les services. Les agens que les comités envoyaient en Grèce ne s’y sont occupés que d’intrigues. Ils n’ont attisé que la discorde, et ont rempli la Grèce de partis étrangers, au milieu desquels il restait à peine de la place pour le parti grec. Il en est un surtout qui a fait le plus grand mal, et il n’a pas tenu à lui que le nom de son pays ne fût compromis de la manière la plus fâcheuse. Il est à désirer que ses intrigues restent, pour l’avenir, couvertes d’un voile épais. Elles compromettraient, si elles étaient dévoilées, des noms trop illustres, et dont l’honneur nous est trop cher, pour que nous ne devions nous empresser de les ensevelir dans l’oubli le plus profond.


Troupes régulières.

Dès que la révolution grecque se fut donné un gouvernement, celui-ci sentit, quelque agité qu’il