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LA GRÈCE EN 1829.

derait cependant des officiers instruits, est composé de la même manière que l’infanterie. Quant au matériel, il n’a consisté jusqu’à présent que dans les vieilles pièces vénitiennes qui formaient l’armement des forteresses, lorsqu’elles sont tombées entre les mains des Grecs. Ces pièces datent elles-mêmes de l’époque où les Vénitiens possédaient la Morée, et sont naturellement presque toutes hors de service. À peine en voit-on quelques-unes qui soient montées sur des affûts capables de résister au premier coup de canon ; la plus grande partie est dressée sur des tas de pierres au niveau des embrasures, ou couchée le long des parapets. Il faut ajouter que depuis que les Grecs s’en sont emparés, leur nombre a été considérablement réduit. Les chefs qui se sont succédés dans le commandement des forteresses en ont volé tout ce qu’ils ont pu. C’est ainsi que pendant que Colocotroni a occupé la Palamide, il a fait précipiter des remparts plus de 150 pièces de bronze qu’il faisait vendre à son profit. Le meilleur parti que le gouvernement pourrait tirer de ce qui reste serait de le vendre pour rétablir, avec ce qu’il en retirerait, un bon armement en pièces de fer ; car dans l’état où cela se trouve aujourd’hui, c’est absolument sans valeur utile.

En recomposant le matériel de l’artillerie de place, il faudra s’occuper aussi de l’artillerie de campagne. Elle consistait seulement en trois mauvaises pièces, à la fin de la guerre de Morée. Depuis nous avons donné aux Grecs une batterie de