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DE LA PÉNINSULE SCANDINAVE.

plus qu’une puissance pour ainsi dire insulaire, à renoncer pour toujours à toute guerre offensive, et cependant il est clair que telle est sa destinée. Son manque absolu de ressources pécuniaires lui imposera toujours la nécessité de solder ses troupes avec des subsides étrangers, et l’indépendance nationale comme l’honneur de la couronne ne peuvent que perdre à de pareils secours. L’organisation militaire à laquelle elle est restée fidèle lui indique assez la marche qu’elle doit suivre, car cette organisation, admirablement calculée pour un état de paix ou pour une guerre défensive, semble ne devoir se prêter que difficilement à des expéditions continentales. Du reste, nous sommes persuadés que ces idées gagneront chaque jour du terrain en Suède ; et puisque l’Europe insouciante ou aveugle lui interdit de songer à la Finlande, puisque les révolutions inévitables des évènemens et sa position géographique lui interdisent de nourrir un esprit exclusivement militaire, nous aimons à croire qu’elle emploiera toutes ses forces et toutes ses lumières, d’un côté, à la consolidation de son union avec la Norwége, et de l’autre, à l’incorporation complète des deux peuples, au développement progressif de ses ressources maritimes et commerciales.

C. M…