Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 4.djvu/228

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Que le grand peuple meurt avec des cris joyeux,
Le fat, blotti, tremblant sous l’édredon soyeux,
Se tait, et refermant le rideau qui le couvre,
N’entend pas le canon dont s’ébranle le Louvre. —
Assez ! — C’était hier que j’ai vu tout cela :
Et ce que dans trois jours le ciel nous dévoila,
Ce que fit en trois jours Paris dans son délire,
Ne pourrait s’exhaler des cordes d’une lyre.
Enfant, il est donc vrai que je n’ai point rêvé !
Ce qui fut fait est fait. — Sur le sanglant pavé
Je ne descendrai point avec des chants de fête ;
Je craindrais, en marchant, de heurter une tête,
Et ne saurais poser un pied mal affermi
Entre le sang d’un frère et le sang d’un ami.

.aaa.aaa.aaa.aaa.aaa.aaa.aaa.aaa.aaa.aaa


Cette nouvelle édition des Souvenirs de M. de Beauchesne est enrichie de plusieurs pièces inédites et précédée d’un spirituel jugement, comme Charles Nodier seul sait en porter. Nous partageons entièrement les opinions de l’ingénieux écrivain. Cependant des critiques plus sévères reprocheront à M. de Beauchesne d’avoir un peu trop prodigué une certaine coupe de vers à laquelle notre oreille n’est pas encore habituée ; mais ces légers défauts disparaissent au milieu d’une foule d’inspirations gracieuses. Il nous suffira de nommer le Bal, la Vallée de Royat, Cannes, etc.

E…