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LETTRES SUR LA GUADELOUPE.

blement surpris en voyant ces hautes montagnes couvertes de verdure, dont les teintes variées se marient à l’azur des cieux, de ces habitations dispersées çà et là, animant, vivifiant de petits vallons arrosés par des ruisseaux qui viennent se jeter dans la mer.

Mais en mouillant devant la Basse-Terre, la scène a totalement changé. De quel sentiment douloureux n’ai-je pas été affecté à la vue de cette ville couverte de débris, m’offrant l’image de la dévastation la plus complète !

J’ai été alors convaincu que les tristes effets de l’ouragan du 26 juillet 1825 n’avaient point été exagérés. Je me suis senti disposé à plaindre ces malheureux colons ; mais l’idée des indignes traitemens qu’ils faisaient subir à leurs nègres a presque étouffé ma compassion.

Je me propose de descendre à terre dès que mon service me le permettra, et de prendre à bonne source des renseignemens sur les mœurs, la statistique et le commerce de cette colonie.

Je m’arme de résolution, je vais voir des esclaves dans un pays libre, dans une province de France.

Recevez, etc.