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EUROPE.

déjà montré son zèle le 15 septembre, en obtenant pour les couleurs nationales françaises une salve de vingt-un coups de canon tirés de la forteresse, qui arbora en même temps le pavillon ottoman, vient de donner une fête qui fera époque dans les fastes de cette résidence silencieuse. Cette fête, projetée depuis long-temps, n’a pu avoir lieu que le 2 de ce mois, la maison consulaire ayant été, jusqu’à cette époque, en état de réparation.

À défaut de nationaux, M. Outrey avait invité à un dîner les consuls d’Angleterre, d’Autriche, de Sardaigne, de Hollande, leurs familles et tous les Européens qui se trouvaient dans le pays. Le consul de Russie ne put s’y trouver, n’ayant pas encore reçu les ordres qu’il attendait de son ambassade.

La salle destinée au repas était entièrement garnie de draperies. Des guirlandes de laurier, de myrte, d’olivier, en décoraient toute la partie supérieure, et offraient le triple symbole de la sagesse des Français, de la gloire du prince et de l’amour de ses sujets pour lui. Dans le fond de la salle, au-dessus de deux colonnes de laurier, brillait un transparent sur lequel M. Outrey avait gravé à la main :


À LOUIS-PHILIPPE ier, ROI DES FRANÇAIS.

Ce roi que notre amour sur le trône a porté,
Au bonheur de son peuple asservit sa puissance ;
De ses hautes vertus l’univers enchanté
Admire avec respect la première alliance

Du sceptre et de la liberté.


Au-dessus de ce transparent, deux flèches dorées soutenaient deux énormes drapeaux tricolores qui retombaient en festons.

Le dîner, qui fut splendide, commença à six heures, et dura jusqu’à neuf. Au dessert, après avoir porté le premier toast au roi des Français, le consul de France porta le second « au roi d’Angleterre, qui, le premier, a reconnu le nouveau roi des Français, et à la continuation de la bonne