ciété de la Triade, qui professait une alliance entre le ciel, la terre et l’homme, est très-nombreuse dans la province de Keang-se. Il fait observer que le gouvernement local en est fort effrayé, au point de négliger les réclamations des personnes qui ont à se plaindre, ou que si on le presse vivement, il ne poursuit que pour sauver les apparences, et renvoie les coupables après leur avoir infligé des peines légères. En conséquence de cet état de choses, l’empereur a ordonné aux gouverneurs de Keang-nan et de Keang-se d’employer la force armée pour dissoudre cette association. On promet le pardon à ceux qui ont été contraints d’en faire partie, à la condition de déclarer ce qu’ils en savent.
Cette Société est la même qui existe dans l’archipel chinois et les détroits de Malacca, où les Chinois ont des établissemens. Ils perçoivent une amende sur tous ceux qui passent à l’étranger, et ils persécutent ceux qui se refusent à entrer dans leur Société. Un de leurs membres a offert à un missionnaire de Bankok, dans le royaume de Siam, de lui prêter son secours pour propager le christianisme, moyennant une rétribution ; mais il fut refusé. De même que les francs-maçons, ils se reconnaissent par des signes secrets.
ROYAUME D’AVA. — Ambassade anglaise. — D’après des lettres adressées à Calcutta, le major Burney, nommé récemment à la résidence d’Ava, a reçu à Rangoon l’accueil le plus distingué. À son approche de la ville, deux magistrats en grand costume furent envoyés pour le recevoir, avec une escorte de trois cents hommes.
La détermination prise par le gouvernement de l’Inde anglaise, d’avoir un résident à Ava, doit entraîner les résultats les plus avantageux ; non-seulement cette mesure est faite pour donner une grande extension aux relations commerciales qui vont s’ouvrir avec le pays, mais les Birmans eux-mêmes y trouveront la source de nombreuses et importantes améliorations. Soumis à fort peu de préjugés, et disposés à adopter ce qui peut contribuer à perfectionner leur
