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VOYAGES.

de latitude septentrionale, et 64°8” de longitude ouest de Paris.

» L’intérieur de la Guadeloupe proprement dite est couvert de hautes montagnes, séparées entre elles par des ravins très profonds. La végétation y est admirable ; des forêts vierges encore ont un feuillage éternel ; au centre, vers le sud, on voit la Souffrière, montagne fort élevée, dont le pied foule le sommet des autres. À son extrémité est une ouverture d’où s’exhale de temps en temps une fumée noire d’une odeur infecte. On jouit de cet endroit d’un des plus beaux points de vue du monde. On aperçoit la Désirade, la Dominique, la Martinique, Marie-Galande, Antigues et Mont-Serrat. À deux lieues et demie de la côte, on trouve un étang de cinq quarts de lieue de circonférence, placé sur un plateau élevé de plus de 300 toises au-dessus du niveau de la mer. On croit généralement qu’il alimente plusieurs rivières qui arrosent cette partie de l’île.

» La Grande-Terre serait presque entièrement cultivée, si l’on faisait le canal projeté à Grippon, situé au centre. C’est aussi là qu’on a l’intention d’établir un bourg, qu’on nommera le bourg de Bordeaux[1]. La Guadeloupe proprement dite ne produit pas la moitié de la récolte de sucre de la Grande-Terre, parce qu’un grand nombre d’habitations ont été abandonnées faute de fonds. Les

  1. Il est inutile de rappeler que ces lettres furent écrites en 1826.