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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 4.djvu/384

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HISTOIRE. — PHILOSOPHIE.

plausibles : je n’en ai pas moins cru cependant qu’il était utile de chercher, dans la situation même de la Grèce, des explications à la ligne de conduite que suit son gouvernement.

Si le président a sainement jugé l’avenir, sa sagacité aura trompé bien des raisonnemens et des conseils. Mais est-il à l’abri de l’erreur ? n’a-t-il pas compté avec trop d’assurance peut-être sur l’opinion publique de l’Europe, sur les gouvernemens qui ont témoigné tant de bienveillance à la Grèce ?

Il est hors de doute que l’Angleterre et la France ont intérêt à se retirer le plus tôt possible de la question grecque. Je ne puis prévoir ce que feront leurs gouvernemens ; mais les conjectures les plus raisonnables sont, ce me semble, celles qui se basent sur leurs intérêts. Or, tant que cette question dure, elle les embarrasse ; elle les prive, en partie du moins, de la liberté des mouvemens qu’ils doivent désirer de conserver complète, dans un moment où se prépare une crise à laquelle toute l’Europe est intéressée, car le traité d’Andrinople n’a fait, à mon avis, que la suspendre[1]. La Grèce est d’une bien petite importance à côté des grands événemens dans l’attente desquels nous sommes, et ce n’est pas par considération pour elle qu’on est disposé à sacrifier des intérêts immédiats. Ainsi elle est exposée à ce que les puissances se lassent de s’occuper exclusivement d’elle,

  1. La révolution française de juillet 1830 rend cette crise bien plus imminente encore.

    (Note du D.)