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ÎLE DE JAVA.

péens, et notamment les colons de l’île de France pour l’introduction de leurs usines.

À l’île de Java, les Chinois exploitent exclusivement les métiers de maçons, charpentiers, menuisiers, serruriers, tailleurs, cordonniers, carrossiers, etc. etc. Ils sont devenus par cela même une ressource précieuse pour les Européens, qui n’eussent pu trouver dans les indolens Malais les artisans utiles que je viens d’énumérer.

Ces derniers abhorrent les Chinois. Chaque année, ils commettent sur eux de nombreux assassinats, et c’est précisément la haine réciproque de ces deux castes qui fait la force des Hollandais ; car, en cas d’insurrection de l’un ou de l’autre peuple, ils seraient certains d’en avoir un pour auxiliaire.

Les Chinois ne se sont pas bornés à des métiers et à l’agriculture, ils ont également monté des maisons de commerce qui sont aujourd’hui puissamment riches. Un grand nombre de boutiques de détail en tous genres ont été établies par eux ; d’autres, et c’est la classe inférieure, se sont partagé l’approvisionnement des bazars et des vaisseaux de la rade. Enfin, les Chinois doivent être considérés comme une des plus fermes colonnes de la puissance hollandaise dans ces contrées.

Les Portugais de l’île de Java descendent des premiers hommes de leur nation qui ont conçu et exécuté le projet de conquérir les grandes Indes ; mais ils ont singulièrement dégénéré. Leur teint