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HISTOIRE MODERNE.

ront, s’ils le veulent, faire le commerce aussi librement que les Portugais. »

Vers la même époque (1588), la première compagnie du Levant se forma en Angleterre dans le but de faire à la fois le commerce avec la Turquie, la Perse et l’Inde, d’abord par la voie de terre de Constantinople, Alep, Bagdad, Bassora et même jusqu’à Ispahan et Ormuz. Quelques-uns des associés exécutèrent un voyage lucratif et arrivèrent jusque sur la côte de Malabar, d’où ils se portèrent sur Agra et Lahore, et ensuite au Bengale, au Pégu et à Malacca, d’où ils revinrent par la route de terre à Alep. Les Portugais s’étaient, pendant cette époque, enrichis par le commerce exclusif de l’Inde, comme les Espagnols par celui de Manille et de l’archipel des Philippines. Les Hollandais vinrent ensuite, et envoyèrent en 1595 quatre grands bâtimens aux Indes, en doublant le cap de Bonne-Espérance. Mais ce ne fut qu’en 1600 que les Anglais, après plusieurs tentatives infructueuses, firent le premier pas décisif pour l’établissement de leurs relations commerciales avec l’Orient.

La première charte fut donc accordée cette année à une compagnie constituée en corporation privilégiée, sous le titre de Gouvernement et compagnie des marchands de Londres, faisant le commerce des Indes orientales. Il est important de ne pas perdre de vue les traits caractéristiques de cette première concession de la législature, et de rappeler les conditions auxquelles le privilége fut accordé. Nous nous servirons ici des propres