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HISTOIRE. — PHILOSOPHIE.

zuma, qui régit et gouverne la ville de Mexico, et qui nous a dit : « Le dieu est arrivé, après de grands travaux. » Aussitôt ils offrirent les ornemens qu’ils portaient, et les présentèrent au capitaine Hernando Cortès, en l’en parant. Ils placèrent d’abord sur sa tête la couronne et le masque d’or ; ils attachèrent ensuite à son cou les colliers de pierres précieuses et les autres joyaux ; ils lui mirent au bras gauche le bouclier dont il a été fait mention en décrivant les présens, et ils posèrent ensuite les autres objets devant lui comme on a coutume de déposer les présens. Le capitaine leur dit : « Y a-t-il autre chose que cela ? » Ils lui répondirent : « Seigneur, nous n’avons pas apporté autre chose que ce qui est ici. » Le capitaine ordonna immédiatement qu’ils fussent garrottés, et fit tirer l’artillerie. Les messagers, dont les mains et les pieds étaient liés, tombèrent comme morts quand ils entendirent le bruit des canons : les Espagnols les relevèrent, et leur donnèrent à boire du vin, ce qui les reconforta. Après cela, le capitaine D. Hernando Cortès leur dit, par le moyen de son interprète : « Écoutez-moi, on m’a dit que les Mexicains étaient des hommes vaillans, combattant sans cesse, grands lutteurs, adroits au maniement des armes ; on m’a dit qu’un seul Mexicain pouvait vaincre jusqu’à dix, et même jusqu’à vingt de ses ennemis : je veux voir si cela est vrai, et si vous êtes aussi courageux qu’on me l’a dit. » Il ordonna aussitôt qu’on leur donnât des épées et des boucliers, pour qu’ils combattissent contre autant d’Espagnols, et pour savoir quels seraient les vainqueurs. Mais les Mexicains répondirent aussitôt au capitaine Cortès : « Écoutez notre excuse, nous ne pouvons pas faire ce que vous nous ordonnez, parce que Montezuma ne nous a