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Littérature.

LA VENDÉE


APRÈS LE 29 JUILLET.

Le général La Fayette me dit : « Je voudrais bien savoir s’il serait possible d’organiser une garde nationale dans la Vendée. »

Le lendemain je partis.

Et pourtant c’était alors une belle chose à voir que Paris, avec son pavé si mobile, qu’on l’aurait cru vivant ; sa population campée dans les rues, et ses canons sur la place de Grève.

Il y avait quelque chose d’enivrant dans ces embrassades si fréquentes, données et reçues, qu’on aurait pris tous les passans pour des voyageurs qui revenaient d’une terre étrangère, et qui revoyaient la patrie. C’est qu’on sortait du despotisme, et que pour quelques instans on entrait dans la liberté ! C’est que chacun était si content, que tout le monde s’aimait.

Les drapeaux tricolores flottaient partout, et à chaque nouveau monument, à chaque coin de rue qui en offrait un, on tressaillait comme si l’on était étonné de l’y voir. Puis,