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CORRESPONDANCE ET VARIÉTÉS.


ESQUISSES
DE LA
VIE ET DES MOEURS DES INDIENS[1].

PAYTON SKAH, OU LA LOUTRE BLANCHE.

Les Dahacotahs étaient en guerre avec les Mandans. Les traits de bravoure, le nombre des morts étaient grands de part et d’autre, et de part et d’autre cités avec un enthousiasme qui ne faisait pas présager la fin des combats. Mais de tous les guerriers sioux qui prenaient part à cette lutte, il n’en était pas de plus terrible que Payton Skah ou la Loutre blanche. Il appartenait à la famille des Yankton ; et lorsqu’il rapportait les chevelures des Mandans, les anciens de la tribu le montraient à leurs jeunes fils en les exhortant à combattre, à frapper l’ennemi comme Payton Skah.

Ce guerrier était époux et père. Dès l’instant où il avait pris rang parmi les hommes, où on l’avait reconnu capable d’élever une famille, il avait pris pour compagne la jeune et aimable Tahtokah (l’Antilope), renommée dans la tribu pour son adresse à écorcher un buffle, à coudre des mocassins, et à préparer les alimens. Tahtokah, plus chère à son époux après leur union, qu’elle ne l’avait été quand il la voyait dans la hutte de son père, était l’objet d’attentions bien rares chez ces peuplades. On savait que plus d’une fois Payton Skah l’avait soulagée de son fardeau, en portant sur ses robustes épaules une partie des animaux que ses traits avaient abattus. Un fils, né de cette union, fut pour Tah-

  1. Tales of the north-west, 1 vol. in-8o. Boston 1830.