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VOYAGES.

heureux, pendant l’hiver, s’approchaient des habitations et du rivage, et les Anglais chargés de garder les cabanes des pêcheurs français les tuaient à coups de fusil.

À diverses époques, des tentatives furent faites par le gouvernement anglais pour ouvrir des communications avec les sauvages de Terre-Neuve, mais elles furent long-temps sans succès.

En 1703, un nommé Scott s’étant engagé sans armes parmi eux avec plusieurs de ses compagnons, ils furent lâchement assassinés. Le capitaine Thompson, la même année, fut plus heureux avec une autre tribu. Il croisait le long de la côte sud-ouest de l’île, lorsqu’il vit un grand nombre d’Indiens Micmacs campés sur le rivage. Ayant eu une conférence avec les chefs, il réussit à conclure avec eux, au nom de toute la tribu, un traité qui les engageait à vivre en bonne intelligence avec les sujets de l’Angleterre partout où ils les rencontreraient, et de leur prêter secours contre leurs ennemis aussi long-temps que le soleil et la lune dureraient.

En 1803, le lieutenant Spratt entra avec une goëlette de guerre dans la baie des Exploits, pour tenter quelques arrangemens avec les indigènes. Il prit avec lui un grand nombre d’objets dont il comptait leur faire présent ; mais, malgré son zèle et son activité, il ne put en découvrir un seul, et le temps de sa station étant écoulé, il retourna à Saint-Jean.

En 1810, une autre goëlette fut envoyée par l’amiral Duckworth, avec des présens, à la baie des Ex-