du loup. Abandonnés à eux-mêmes, ils chassent en meutes le gibier, et en font leur pâture.
John Davis, en 1585, descendit le long de ces côtes. Le 19 juillet, étant très au nord, un bruit terrible se fit entendre à travers une brume très-épaisse, et il ne pouvait en deviner la cause, ne trouvant pas fond à trois cents brasses. Il s’aperçut bientôt que ce bruit était causé par les vagues qui se précipitaient contre d’immenses masses de glace, qu’il évita avec un rare bonheur. Le lendemain, sa vue fut frappée par des montagnes déchirées, et en pain de sucre, dont les sommets, bien au-dessus des nuages, étaient couverts de neiges. Il donna à ces terres le nom de Terres de la Désolation ; et, effrayé de l’aspect de ces côtes et des dangers que présentait la navigation dans ces parages, il redescendit, par le détroit qui porte son nom, dans la vaste mer nommée baie d’Hudson, et arriva jusqu’à Terre-Neuve… Il est singulier que dans ce pays, qui, pendant huit mois de l’année, ne produit rien, le gibier soit si abondant. Lorsque la baie d’Hudson était au pouvoir des Français, de 1697 à 1714, un gouverneur du fort Bourbon, avec sa garnison, composée de vingt hommes, mangea, dit-on, pendant un hiver, 90,000 gelinottes et 25,000 lièvres.
Par sa latitude, Terre-Neuve devrait jouir de la même température que les autres pays placés comme elle ; mais une des particularités qui distinguent l’Amérique du Nord des autres parties du globe, est son climat. Terre-Neuve, une partie de la Nouvelle-