glacial. Les rivières offrent alors un nouveau moyen de communication. Des traîneaux, chargés de passagers et de marchandises, les sillonnent en tous sens et avec une rapidité étonnante. Le vent de N.-O., qui domine durant une partie de cette saison, accroît et entretient l’intensité de la gelée. En passant sur les montagnes couvertes de neiges éternelles qui parcourent les affreuses solitudes situées entre le Saint-Laurent et le pôle, ce vent acquiert un degré de froid qu’il conserve encore malgré la différence de latitude. Vers la fin d’avril, la neige commence à fondre, et le sol étant une fois à découvert, la végétation succède bientôt aux frimas.
L’agriculture est encore fort arriérée dans le Bas-Canada. Le climat en est extrêmement favorable à la production du blé d’automne, parce que la neige, recouvrant le sol fort avant dans la saison, le garantit des rayons brûlans du soleil pendant le jour, des gelées pendant la nuit et des vents secs et froids du mois de mars. La culture de l’orge y a été récemment introduite pour pouvoir être générale : on n’en recueille guère qu’aux environs de Québec. Le lin réussit presque partout. Malheureusement on ignore la manière de l’apprêter, et c’est ce qui fait que la qualité n’en est pas aussi bonne qu’elle pourrait l’être. Il en est de même du chanvre, qui se cultive presque exclusivement dans le Haut-Canada. En général, aucun changement important n’a eu lieu dans le misérable système de culture qui était en usage dans le pays à l’époque de sa conquête, et si l’on remarque un accroissement dans les exportations des produits agricoles c’est à l’extension donnée à la culture, et non au perfectionnement du système, qu’il faut l’attribuer.
Les immenses profits que les Canadiens ont retirés