continuelles, il entre dans les forêts majestueuses où les parfums du magnolia et du tulipier embaument un air frais ! Quelques rochers s’élèvent à la hauteur des arbres ; il en jaillit des fontaines qui, réunissant leurs eaux, deviennent des ruisseaux profonds et bien encaissés ; de jolies fleurs en ornent les rivages ; des puits naturels, des caves souterraines, des arbres déchirés par la foudre, ou que l’ouragan a jetés en travers des ruisseaux comme des ponts naturels, tout contribue à faire éprouver mille sensations délicieuses.
C’est dans ce canton que l’on rencontre deux merveilles de la nature que nous allons décrire. On entre dans la grotte des Arches par une ouverture taillée à la naissance d’un vaste rocher ; ce passage conduit, par une pente facile et une galerie beaucoup plus large qu’élevée, à la première des salles, dont l’œil admire tout à coup la hauteur prodigieuse et la largeur régulière. Un canal profond, dont l’eau est froide et limpide, coule jusqu’à une assez grande distance dans la partie du sud ; il se change ensuite en plusieurs puits, et finit par disparaître. La grotte prend alors la direction du nord-ouest, se rétrécit sensiblement et ressemble à une arche gothique ; elle conserve cette forme dans une longueur d’environ trente toises ; et tout à coup elle est coupée par une rivière considérable où fourmillent des écrevisses. Après avoir traversé cette rivière, et en tournant au nord-est, on rencontre une seconde salle de cent pieds de long, très-droite, mais dont le sol est inégal à cause des débris qui se sont détachés du rocher. Un cercle, ou plutôt un amas de co-