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LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE.

Russes se sont exercés avec succès dans la versification française ; les poésies de M. Khanikof, ministre de Russie près la cour de Saxe, respirent la grâce et la sensibilité qui distinguent nos poètes élégiaques. MM. le comte Golofkine, Basile Pouschkine et Ouvarof, président de l’Académie des Sciences, ont composé des pièces de vers français qui ont le charme de l’élégance et le mérite d’une bonne facture. Le dernier, M. Ouvarof, a tellement l’habitude du français, qu’il n’écrit jamais le russe. Il existe de lui des discours que ne désavoueraient pas les meilleurs orateurs français, et M. George Komarvfsky; fils du général de ce nom, a bien voulu me confier des vers qui semblent échappés au génie de Lamartine ou de Victor Hugo. Cependant toutes ces productions sont inédites.

Il y a aussi plusieurs ouvrages écrits dans notre langue : l’Histoire de Naper, par le comte Grégoire Orlof, un roman du comte Fodor Golofkine, un ouvrage du comte Tchernischef, publié sous le titre du Théâtre de l’Arsenal, l’Histoire militaire, par M. le colonel Boutourline ; les Mystères d’Éleusis, par M. Ouvarof, publiés à Paris, par madame Sylvestre de Sacy ; deux romans, Alphonse de Lodève et Élisabeth, ou Histoire d’une Russe, par la princesse Natalis Golofkine.


Alex. Jauffret.