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VOYAGES.

jour sur un vaisseau de l’Angleterre. En effet, avec de très-petits navires, dont le plus fort ne dépassait pas cent tonneaux, il ose bientôt entreprendre un voyage dont les difficultés et les périls avaient rebuté les hardis Espagnols. En 1578, il attérit sur la côte du Brésil, entre dans la Plata, visite plusieurs hâvres de la Patagonie, et traverse le détroit ; une tempête lui fait découvrir à son insu l’extrémité de l’Amérique sans l’avoir doublée, et après avoir porté le ravage sur les côtes du Chili, du Pérou et du Mexique, il continue de s’avancer vers le nord pour chercher un passage qui le ramène en Europe. La continuité des rivages l’arrête quelques degrés au nord des découvertes de Cabrillo, mais il ne renonce à son grand projet que pour en exécuter un plus gigantesque, en plaçant son nom auprès de celui de Magellan, comme le second des circumnavigateurs ; son exemple est bientôt suivi par des marins célèbres, au nombre desquels on distingue Thomas Cavendish, Richard Hawkins, Chidley, et John Davis, découvreur des îles Malouines en 1592, que nous verrons plus tard se signaler à la recherche du passage nord-ouest.

L’arrivée désastreuse de ces célèbres flibustiers, l’existence des Pichilingues, et plus tard, les courses des amiraux hollandais de Cordes, Mahn, Olivier Van-Noort, Spilbergen et l’Hermite, sur ces côtes, dont les Espagnols réclamaient la possession exclusive, auraient dû rappeler ceux-ci à leur activité première, et les engager à s’assurer, par des découvertes, des prises de possession et des comptoirs, la propriété des pays où des rivaux entreprenans pouvaient s’établir par un droit que la force aurait légitimé. Cependant si les possesseurs de l’Amérique firent alors des excursions remarquables vers le nord, leur gouvernement a