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VARIÉTÉS.

solement de la société. Il importe que son recrutement le fasse participer un peu des deux autres pouvoirs, afin que l’harmonie subsiste autant qu’il est nécessaire. Tout cela est prévu dans le système proposé ; il satisfait toute juste exigence.

Voici donc comme je conçois une pairie constitutionnelle. En premier lieu, tous les pairs seraient à vie. Cela ne fait pas question. Hors de là point d’indépendance. En second lieu, le nombre des pairs serait déterminé par la loi. Je crois avoir assez montré ce qu’il y a de non-sens dans un corps politique illimité.

Que le nombre des pairs soit fixé, je suppose, à la moitié de celui des députés. Il y a là quelque chose de régulier et de statistique. Si, en effet, l’accroissement de la population et le développement des intérêts locaux exigent plus tard une augmentation dans le nombre des députés, le nombre des pairs s’accroîtra en conséquence ipso facto : cela suivra naturellement.

Le nombre des pairs actuels se trouvant inférieur au chiffre que donnerait celui des députés, d’après la loi électorale actuelle, de nouvelles nominations seraient à faire pour l’atteindre. C’est un avantage. Il importe que la pairie soit fortifiée par l’accession de nouvelles notabilités qui aient fait preuve d’attachement à l’ordre de 1830. Cette promotion complémentaire ne pourrait se faire qu’en dehors du système que je propose, et il semble utile qu’elle soit faite avant la discussion de cette question importante. Il est probable que la royauté prendra ainsi son temps pour user d’une prérogative que lui laisse jusque-là l’article provisoire de la Charte.

Quant au personnel actuel de la chambre des pairs, que plusieurs écrivains ont attaqué comme s’il pouvait être modifié, à mon sens il ne doit pas être mis en question. Assurément il peut ne pas satisfaire complètement quelques opinions, il peut ne pas sembler également fondé en titres civiques, riche en illustrations nationales ; mais il existe, il s’est