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VOYAGES.

possible que l’on y trouvât un métal précieux, comme l’assurent les Indiens.

En sortant des souterrains, j’explorai la surface extérieure et les environs de la mine. Je n’y vis, en fait de végétaux, que quelques groupes de bambous fort épais ; les arbres de haute futaie étaient rares. En plusieurs endroits, je remarquai des trous assez profonds que l’on avait creusés à diverses reprises, mais depuis long-temps, à ce qu’il me parut, pour s’assurer si l’on n’y trouverait pas de l’or[1]. Non loin de cette mine, qui est assez étendue, la végétation reprenait un air riant et varié. Les arbres étaient fort beaux et surtout extrêmement droits.

Notre caravane était campée le long d’une petite rivière arrosant le vallon qui se trouve au pied de la haute montagne sur laquelle est la mine. Nous la rejoignîmes pour dîner, après quoi je fis une herborisation dans le voisinage de la rivière. Si je ne pus ramasser beaucoup de plantes en fleurs, en revanche je récoltai une assez jolie provision de graines et quelques plantes vivantes. Je fis porter les produits de cette excursion chez M. Tuason, à Sienda, et le soir même nous y allâmes coucher.

Pendant mon séjour à San-Matheo et aux environs, j’eus occasion de m’apercevoir de la différence des mœurs des habitans de l’intérieur du pays et ceux des bords de la mer. L’avantage est tout entier du côté des premiers : sous tous les rapports, je les trouvai plus vertueux, plus doux et plus laborieux surtout que ceux

  1. Les peuples de ces contrées se figurent que l’or doit se trouver à la surface de la terre, et non dans son sein ; ce qui les fait aussitôt renoncer au projet d’exploitation des mines.