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Page:Revue des Deux Mondes - 1831 - tome 2.djvu/39

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LES
DERNIERS JOURS DE LA SEMAINE SAINTE
À JÉRUSALEM[1].

Après avoir parcouru toute la Syrie, nous étions impatiens d’arriver à Jérusalem, et nous traversions rapidement cette terre des prophètes et des apôtres, repassant dans notre esprit les singuliers contrastes qu’elle présente. Le désert d’Alep à Damas nous avait montré l’homme en proie à toutes les privations, mais consolé par l’indépendance ; nous le trouvâmes à Damas, jouissant de tous les charmes de la vie, mais attristé par la servitude. Nous laissions derrière nous les merveilles de l’architecture antique dans les solitudes du Horan ; la superbe Tyr, presque engloutie par les flots ; enfin Thibériade, Jopé, Nazareth, ne conservant plus que leurs noms, lorsqu’un jour, notre guide arabe, nous montrant de loin quelques masures qui s’élevaient à travers deux collines arides, s’écria : Codus la sainte ! C’était Jérusalem.

  1. Cet intéressant fragment, que M. Delaborde nous avait communiqué depuis fort long-temps, a été lu à la grande séance de réunion des quatre Académies, le 30 avril, pour la fête du Roi. C’est celui qui paraît avoir le plus captivé l’attention de l’auditoire dans cette séance.