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MANILLE.

ron un pied et demi de long, autour duquel sont artistement tendues quelques cordes en crin. Alternativement vibrées, ces cordes, qui sont à peu près de même grosseur, produisent quelques sons peu sonores, plus ou moins harmonieux, et à peine distincts ; pourtant ils ne laissent pas de charmer l’apathique Malais qui en paraît émerveillé.

En recevant chez eux un étranger, les Malais se figurent lui faire une grande politesse que de lui jouer un air de leur façon ; aussi s’empressent-ils de se placer à côté de lui, pour ne plus le quitter qu’à son départ. J’avoue que ces monotones musiciens m’ont souvent fort ennuyé, bien que dans leur opinion ils crussent me divertir infiniment ; rien ne me paraissait en effet plus insupportable que cette invariable vibration constamment répétée.


Perrottet.