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Page:Revue des Deux Mondes - 1831 - tome 2.djvu/401

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LA NOUVELLE-ÉCOSSE.

Nouvelle-Écosse, anciennement Acadie, ou Nouvelle-France.

Ce fut avec un plaisir inexprimable que je vis enfin une terre cultivée ; nous suivions de très-près les côtes, qui étaient montueuses et couvertes de verdures, séparées par de jolis bois, des fermes bien blanches, des champs avec des bestiaux, des routes avec des charrettes chargées de foin. Après Terre-Neuve avec ses rochers, sa brume, ses glaces et ses ours, j’étais charmé de changer de spectacle.

La Nouvelle-Écosse est une grande presqu’île de l’Amérique septentrionale. Les Français s’y établirent en 1604. Elle passa depuis successivement entre les mains des Anglais et de ceux qui l’avaient découverte, mais par le traité de 1783, les Anglais en restèrent entièrement maîtres.

Cette presqu’île est remarquable par le grand nombre de ports spacieux et bien abrités qui se trouvent le long de ses côtes, tant au nord qu’à l’est et au sud. Elle est arrosée par plusieurs belles rivières, et possède des lacs d’une grande variété de formes et d’étendues. Plusieurs canaux ont été ouverts à l’intérieur sous la direction de l’assemblée provinciale. Les eaux qui baignent de tous côtés ses rives, car elle ne tient au continent que par un isthme étroit, abondent en poissons de diverses espèces. Le sol est en quelques endroits assez stérile, mais la plus grande partie peut rivaliser en fertilité avec les meilleurs terrains des États-Unis. Il n’y a guère en Amérique de territoire mieux cultivé que les environs de Cornwallis et de Horton dans la Nouvelle-Écosse. Il s’y trouve aussi en grande abondance du minerai de plomb et de fer. Ce pays jouit, comme on voit, de nombreux avantages