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VOYAGES.

magnifiquement meublé, éclairé par de hautes fenêtres où ne pénétrait la lumière qu’à travers des stores élégans et des rideaux de soie rouge et blanche. Tout y était fort différent de l’appartement du gouverneur de Saint-Pierre ; le gouvernement anglais a été plus généreux que le nôtre.

L’amiral et lady Ogle, sa femme, me comblèrent d’attentions pendant le temps que je restai chez eux, et exercèrent envers moi l’hospitalité la plus aimable. Lady Ogle, qui chantait parfaitement, me rendit réellement heureux en me faisant entendre de la bonne musique, dont j’avais été privé pendant six mois.

J’allai un jour, après avoir fait une promenade à Dartmouth avec quelques officiers, déjeuner à bord de la frégate le Hussar ; elle est de quarante-quatre, assez vieille, mais en très-bon état, et très-bonne marcheuse, dit-on. C’est le bâtiment commandant la station de Terre-Neuve, du Canada, de la Nouvelle-Écosse et des Bermudes. Il y a, outre celle-ci, deux bricks, deux corvettes et une frégate de trente-deux canons. L’amiral avait son pavillon à bord du Hussar, et, selon l’usage, il devait partir pour les Bermudes au mois de décembre, y passer l’hiver, remonter au printemps à Halifax, et au mois de juin à Québec.

Le gouvernement anglais a récemment réuni cette station à celle qu’il avait dans les Antilles. On s’occupait beaucoup alors de la fortification des Bermudes, et un grand nombre d’ouvriers y étaient constamment employés. C’est une épine dans le cœur des États-Unis, car il y a aux îles Bermudes un port magnifique, capable de recevoir une flotte immense.

Halifax a aussi un gouverneur, mais il venait de partir pour le Canada, où il devait remplacer lord Dal-