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LITTÉRATURE.

une fin heureuse ; d’ailleurs, sauf de bien rares exceptions, les dénouemens tristes font plus d’effet que les autres. Cela est fondé sur une base sûre et invariable, la malignité humaine : faites du bien aux hommes, ils l’oublient ; faites-leur du mal, ils se souviennent de vous. Non, je ne puis accepter cette fin…

Le marquis.

En ce cas, je retire l’ouvrage, mon cher, et vous vivrez comme vous pourrez ; je suis auteur aussi bien que vous, les comédiens avaient refusé la pièce avant les améliorations que j’ai apportées au style par mon travail.

Pedro, à part.

Et à leurs cerveaux par votre vin de France.

Le marquis.

Ainsi donc choisissez.

Pedro.

Non, c’est impossible ; c’est… (à part) c’est me déshonorer. (Haut.) Attendez du moins quelques jours, que nous ayons le temps d’en causer.

Le marquis.

Eh ! comment voulez-vous que je fasse ?… La marquise Andujar part demain pour ses terres.

Osorio, à Pedro.

Qu’est-ce donc que cette marquise Andujar ?

Pedro, à Osorio.

Une femme qui l’envoie promener toutes les fois qu’il lui parle d’amour. Non, Osorio ; non, Catalina, vous ne direz pas le dénouement !…

Osorio, à Pedro.

C’est ici le jugement de Salomon : on reconnaît le véritable père.

Pedro.

Je le crois bien, on veut tuer l’enfant. Mon cher directeur, vous ne voulez pas ?…

Le directeur.

Monsieur le marquis, considérez un peu…