tion que je remarquai que ces danses, si diversement ingénieuses, étaient pures de ces gestes indécens, si familiers aux habitans de Tahiti, de la Nouvelle-Zélande et des autres îles polynésiennes.
On nous donna un jour le double divertissement d’une danse guerrière et d’un combat simulé. La description du combat simulé aura son utilité, en ce qu’elle donnera une idée de la manière de faire la guerre de ces insulaires. Une troupe d’une centaine d’hommes armés de massues (hoiheluongs) et de lances, et portant des paniers remplis de pierres, défilèrent devant nous. À leur tête était placé le chef le plus élevé en dignité ; et, cette fois, c’était le frère du roi. Avant d’engager le combat, cette troupe se mit à pousser des cris et des hurlemens épouvantables, auxquels se mêlait le bruit d’horribles trépignemens. Ce prélude barbare n’avait d’autre but que d’intimider l’ennemi. Il fut suivi d’un chant religieux qui fut entonné en grande pompe pour se rendre propices les esprits de la victoire.
Un petit nombre de guerriers se détachèrent du corps commandé par le frère du roi, pour en venir aux mains avec un nombre égal du parti opposé. Tous étaient armés de lances et de massues. La victoire dépend tout entière ordinairement de cette espèce de combat singulier, livré par des hommes d’élite. Lorsque les champions d’un parti ont succombé, les frondeurs s’élancent aussitôt pour harceler l’ennemi de leurs pierres, qui, dans leurs mains quotidiennement exercées, deviennent des armes terribles. Les frondeurs sont promptement suivis par les autres guerriers armés de leurs massues, et l’œuvre du carnage s’accomplit. Lorsqu’on rencontre parmi les morts un chef ennemi, on lui enlève sa massue et les écailles blanches, qui, entourées