gnard, puis il frappa derechef, et à coups redoublés, et si fort, que les murs en tremblèrent.
Enfin on ouvrit.
— Pardon… seigneur… dit Kedma tremblante, et si émue qu’à peine elle se faisait entendre ; pardon… le sommeil…
— Où est Tirtza ?
Et la voix de tonnerre de l’époux acheva de paralyser la vieille femme.
— Où est Tirtza ? répéta-t-il, et sans attendre de réponse, il était dans la seconde chambre ! Le bruit qu’il fit en y entrant, les éclats de sa voix terrible, réveillèrent l’enfant.
L’enfant ouvrit les yeux, il tendit ses jolies petites mains vers son père, sa bouche charmante sourit à ce front courroucé, et sa voix enfantine murmura :
— Maman !
Elle n’était pas là !
Zimram jeta un regard sur son fils.
Elipheled prit le poignard des mains du père, et le cacha dans les plis de sa ceinture.
— Maintenant, vieille, où est ma femme ? Je suis calme.
Et le sang était près de jaillir de ses lèvres, qu’il mordait violemment.
Involontairement les yeux de Kedma se tournèrent vers le jardin ; la porte était ouverte, Zimram s’y précipita.
La nuit était obscure, et ses sandales ne faisaient aucun bruit sur le sable.
À l’extrémité d’une longue allée d’arbres était un mur peu élevé ; à l’aide d’une vigne rampante, un homme montait sur ce mur, une femme était au pied du cep de vigne.
— Adieu, Tirtza ; adieu, ma bien-aimée, dit une voix de jeune homme, une voix douloureuse, une voix d’amant.
Un soupir plaintif répondit à cet adieu, et l’homme disparut. Le mari était là, devant elle, avec deux témoins !
Malgré la nuit, elle aperçut deux yeux noirs qui lui lançaient un regard terrible ; elle entendit une voix outragée lui crier :