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HISTOIRE. — PHILOSOPHIE.

l’Arabie, le Canaan, vers une partie de l’Asie mineure, qu’occupèrent jadis des nations araméennes, repoussées par les Pélasgues et les Phrygiens. Dans le Kurdistan seul commence l’idiome indo-persan. Quant aux Phéniciens, ce sont des Coushites expulsés par les Céphènes, conquérans du golfe d’Oman, et qui transportèrent la langue, le culte et la civilisation de Babel sur les côtes de la Méditerranée.

L’histoire de l’extension de la race coushite est inconnue, mais nous pouvons l’étudier dans les établissemens des peuples. Elle a paru dans le Sindhy, en remontant jusqu’au Moultan ; elle semble avoir existé dans le Cutch (Cach’ha), le Guzurate et la péninsule indienne, avant que le peuple, dont le sanskrit était l’idiome, eût pris possession de ces contrées. La lutte de Vishnou et de Bali, lutte dont le Moultan, le Guzurate et le Décan sont successivement les théâtres, indique les primitifs efforts de la race brahmanique pour arracher ces établissemens aux Coushites.

La sphère de civilisation qu’embrassait l’empire bactrien n’était pas moins grande. Depuis le Candahar, le Caboul, le Sedgistan, le Khoraçan ou l’Ariane, jusqu’à Balkh, la Sogdiane et la Transoxane, depuis les montagnes du Pandjab, le Cashmir, le Badakshan, jusqu’en Ferganah, à Khoten, à Yarkhand, à Kashghar, à Acsou, à Hami, sur la route des Sères, agissait un principe de colonisation bactrienne : partout les idiomes indo-persans s’y sont embranchés. Là sont les régions de l’or et des pierres précieuses, là est la plus antique exploration des mines. De toute antiquité, la spéculation mercantile des nations méridionales s’est dirigée de ce côté.

L’empire de Ninive s’éleva sur les ruines de Baby-