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Littérature.

UNE NOUVELLE SCÈNE
DE LA VIE PRIVÉE.
LE RENDEZ-VOUS.

§ Ier — LA JEUNE FILLE.

Au commencement du mois d’avril, et par une de ces belles matinées où les Parisiens voient pour la première fois de l’année leurs pavés sans boue et leur ciel sans nuages, un cabriolet à pompe, attelé de deux chevaux fringans, déboucha dans la rue de Rivoli par la rue Castiglione, et vint se mêler à une douzaine d’équipages stationnés à la grille nouvellement ouverte au milieu de la terrasse des Feuillans. La leste voiture était conduite par un homme âgé, mais encore vert. L’inconnu paraissait souffrant et ennuyé. Ses cheveux grisonnans et bouclés ne couvraient plus qu’imparfaitement son crâne jaune et son front ridé.

Le laquais qui suivait à cheval la voiture ayant reçu les rênes que lui tendit le vieillard, celui-ci s’empressa de des-