langue nationale sur le modèle de l’académie française, une d’histoire et une autre des beaux-arts pour la peinture et l’architecture ; mais il n’en existe nulle part pour la physique, les mathématiques et l’histoire naturelle, sciences trop antipathiques avec le gouvernement. La peinture fut autrefois cultivée en Espagne : elle ornait les temples et les palais sans seconder les progrès de l’esprit public. Mais à présent l’art a tellement dégénéré, que le gouvernement, il y a quelques années, fut obligé d’employer des artistes français pour copier des paysages et exécuter quelques lithographies. À une exposition de peinture, M. Faure ne vit que de misérables croûtes, véritables enseignes de boutiques. Voilà donc la patrie des Murillo et des Velasquez ! Quant à la sculpture, il semble qu’elle se soit évanouie avec don José Alvarez, premier sculpteur du roi, mort à Madrid, en 1827, dans un état affreux de misère.
Telle est la condition intellectuelle de l’Espagne sous le despotisme flétrissant de Ferdinand et du clergé son maître.
Le gouvernement actuel d’Espagne est une monarchie absolue ; tout pouvoir réside ostensiblement dans le roi, sans autre limite que ses propres lumières ; en réalité, il n’est qu’un instrument dans les mains de la faction sainte qui lui a rendu nominalement la puissance suprême, pour le dominer selon ses vues par la terreur constante que lui inspire son frère don Carlos, favori de l’église, et tout prêt à en devenir l’appui. Sa Majesté souffre, dit-on, de cette dépendance où le tiennent ses bons amis de la foi, qui, à la vérité, ne le ménagent guère. On cite quelques traits qui semblent prouver qu’abandonné à lui-même, Ferdinand n’aurait pas mérité la haine de l’Europe éclairée ; mais nous croyons peu à ces historiettes, et moins encore à l’opinion de M. Faure sur le libéralisme du roi : les apostoliques nomment ainsi