la science et la sagesse tant vantée des anciens Égyptiens. Ce système, que rejette M. Champollion jeune, semble être adopté par M. de Sacy, dans le Journal des Savans. Notre voyageur a donné l’explication de l’écriture cludiforme, de son alphabet, et de plusieurs inscriptions qu’il a découvertes dans les ruines de Babylone, Bagistana et Persépolis. Mais toutes ces choses appartiennent à la haute science ; nous ne voyons en M. de Rienzi que le voyageur, nous laisserons l’orientaliste à M. de Sacy ; vous verrez que pour l’intérêt, pour l’instruction, le voyageur nous suffira.
Nous allons donc profiter de notre mieux de cette vie tout entière, employée à étudier tout ce qu’un homme peut savoir. Après douze ans de voyages dans l’Orient, M. de Rienzi nous revient chargé d’expériences, de découvertes, plein de souvenirs curieux, de faits inconnus ; écrivain élégant et clair, narrateur sans faste, voyageur sans exagération, historien nullement romanesque, homme de sens, homme de goût, éprouvé par bien des fortunes diverses, tour à tour Arabe, Tartare, Grec, Égyptien, Italien d’abord, Français avant tout, homme de cœur. Il faudrait de pareils hommes et de pareils courages à cette belle colonie d’Alger, qui nous a tant coûté, et qui nous échappe chaque jour, entourée qu’elle est de Cabaïles féroces et d’Arabes fanatiques ; Alger qui devait nous ouvrir un si admirable chemin au commerce de l’Afrique, Alger fermé désormais aux caravanes de Nigritie et de Temboctou.