sentans qui s’étaient attachés à ce parti avec le plus d’ardeur. Cette combinaison réussit mal : le désordre ne fit qu’augmenter, et, au bout de dix jours, l’empereur nomma d’autres ministres.
Malheureusement ceux-ci étaient impopulaires. Bientôt les mulâtres devinrent menaçans ; des bandes d’hommes armés parcoururent les rues de Rio de Janeiro ; quelques personnes furent assassinées, et la dernière catastrophe fut encore accélérée, dit-on, par une intrigue dont les bornes étroites de cet aperçu historique ne nous permettent pas de chercher à dévoiler la trame. Les Portugais et les Brésiliens sont des peuples spirituels, mais peu instruits et inoccupés ; par l’intrigue, ils exercent leur esprit, et font prendre le change à leur oisiveté.
En formant un nouveau ministère, l’empereur avait cependant conservé le commandement des troupes de la capitale au nommé Francisco de Lima, qui, à ce que l’on assure, s’était attaché à la cause populaire par des motifs entièrement étrangers aux principes politiques. Lima favorisa l’insurrection de tout son pouvoir, et encouragea les soldats à abandonner leur maître. Ce fut cet homme (nous laissons à l’histoire le soin de le juger), ce fut cet homme, disons-nous, qui vint, au nom du peuple, exiger de l’empereur le renvoi de ses ministres actuels et le rétablissement du dernier ministère. Don Pedro mit de la dignité dans sa réponse ; mais Lima ne fut point destitué.
Des troupes assez nombreuses avaient été préposées à la garde du palais de Saint-Christophe ; elles ne tardèrent pas à se réunir aux insurgés[1], et à chaque instant la position de l’empereur devint plus inquiétante. Alors il prit la résolution
- ↑ Le Brésilien Bastos, officier de l’artillerie à cheval, dit qu’il avait prêté serment de fidélité à l’empereur, et qu’il ne lui paraissait pas que, de son côté, l’empereur eût violé ses sermens. Il jeta son épée, et il est du très-petit nombre de ceux qui ont suivi don Pedro en Europe.