ont blanchi. Il voyait la coalition des rieurs et des envieux se grossir et s’avancer, et Il n’avait pas un asile où se cacher pour éviter la honte. Il entendait le vent qui sifflait à ses tempes. Il voyait les nuages s’amonceler, l’éclair qui sillonnait le ciel, et Il cherchait vainement l’ombre d’un laurier pour s’abriter de la foudre.
La foudre est tombée, et pour l’atteindre elle n’a pas eu besoin, comme pour frapper Napoléon dans son aire impériale, de remonter. Il a perdu à ce coup un de ses membres, et il s’est exposé, muet et mutilé, à la risée et à la pitié.
Pour se consoler de ce nouvel échec, pour oublier la douleur cuisante de cette nouvelle et large et sanglante blessure, Il a essayé de mêler un peu de boue aux cendres de Joseph Delorme. Mais le tombeau du poète a refusé de s’ouvrir sous ses coups pour enfouir ses insultes ; comme le serpent sur la lime, Il s’est consumé en efforts impuissans, et il a quitté la partie pour ne pas se briser les dents.
Un des épisodes les plus importans à ses yeux de l’épopée à laquelle Il travaille depuis vingt ans et au-delà, et pour laquelle Il a dépensé le meilleur de son sommeil, sans regretter ni sueurs ni soupirs, épopée de haine et d’envie, qui commence par le râle de l’impuissance, et qui finira par la rage et les grincemens de dents des damnés du poète Florentin, la page la plus splendide pour son regard éteint et las, c’est celle où Il essaie de flétrir la camaraderie, où Il a voulu cacher dans l’ombre de son mépris les meilleures et les plus éclatantes réputations de notre siècle. Ne pouvant se faire grand et vigoureux comme un chien de Terre-Neuve, Il a jappé comme un épagneul.
Aujourd’hui l’écho n’a pas retenu les aboiemens glapissans et criards dont Il a poursuivi ses amis d’autrefois. Les sons rauques de sa voix furieuse se sont perdus comme le sifflement du vent qui passe aux tours d’une église, tandis que l’orgue majestueux et sonore emplit de ses accens le portail, la nef et le chœur.
Nous ne dirons rien d’une correspondance inédite, dont la