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VOYAGES.

un si vif intérêt. Ce vide, surprenant dans un pays qui étend ses bras jusqu’aux extrémités du monde, fut enfin comblé, il y a deux ans, et comme Paris, Londres eut aussi une Société de géographie. Les souscriptions furent nombreuses, et leur accroissement, comme leur nature, a démontré que le plan de la Société nouvelle était universellement approuvé. Le roi offrit la sienne, et non content de cette marque d’intérêt, il fonda un prix annuel de cinquante livres sterling, pour lequel la Société ouvrira chaque année un concours, dont elle choisira le sujet. L’Association africaine, qui avait fait les frais des expéditions de Hornemann, de Houghton, de Mungo-Park, et de quelques autres voyageurs, se réunit à la Société de géographie, dont elle augmenta ainsi les ressources, et agrandit la sphère. Encouragée par tous ces témoignages d’intérêt, la Société de géographie vient de publier le rapport de ses travaux pendant la première année ; nous en empruntons l’analyse au Quarterly Review, celle des revues anglaises où les sciences géographiques et les voyages de découvertes trouvent généralement de plus dignes appréciateurs et de plus fidèles historiens.

Le premier mémoire du recueil annuel, imprimé sous le titre de Journal, est relatif à la nouvelle colonie de Swan-River, dans l’Australie ; c’est un extrait du rapport du lieutenant-gouverneur Stirling, précédé de quelques observations de M. Barrow sur la Nouvelle-Hollande en général.

Au nombre des erreurs les plus accréditées sur l’intérieur de ce continent est l’opinion qui en faisait un grand lac, une mer méditerranée, où les eaux des montagnes environnantes se rendaient de tous côtés, et vers laquelle le sol s’inclinait graduellement. La découverte récente de la rivière Murrumbudgie, qui, jointe au Lachlan, forme le Murray, et vient se jeter au sud, dans un bras de mer, ruine cette opinion de fond en comble. D’ailleurs, nous ne connaissons guère encore de ce vaste pays que les côtes, et si on les a toutes aperçues, on ne les a pas au moins toutes examinées. Il est donc infiniment probable qu’on découvrira encore