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par de grands propriétaires pour ouvrir des communications avec leurs biens, et il y en a très peu qui donnent l’intérêt légal. Les canaux, les rivières, les routes à rainures, les autres améliorations, les déprécient. Quant aux routes de campagne, qui sont nombreuses, elles sont entretenues comme ailleurs par des contributions locales. La Pennsylvanie, citée par la Revue britannique, est précisément l’état où les barrières sont les plus nombreuses, les plus vieilles et les plus lucratives ; mais les canaux et les chemins de fer les déprécient tous les jours. Une route à barrières est comme un pont à péage, un établissement conçu dans l’intérêt réciproque du capitaliste et de la société. La France a plusieurs ponts de cette nature. Il y en a trois qui servent de communication à deux quartiers de Paris, et l’on en construit un quatrième.

Ici les charges particulières au citoyen de New-York, distinctes de celles du Français, cessent, et les autres charges locales sont communes à tous les peuples civilisés. La supposition faite par la Revue britannique que ces charges locales excèdent celles de la France, ne me paraît pas juste ; au contraire, à en juger par mon expérience personnelle des deux pays, je les crois matériellement inférieures. Que le citoyen de New-York consacre annuellement plus d’argent aux améliorations que le citoyen de France, c’est ce qui est probable ; mais c’est une conséquence d’une nécessité plus impérieuse, et peut-être d’une plus grande richesse.

Récapitulons maintenant et additionnons :

Dollars.
Budget de New-York 
350,000
Frais du clergé 
552,800
Salaires des maîtres d’école 
580,520
Pauvres 
246,752
1,730,072

Population2,000,000 ) 1,730,072,00 ( 86 ½

le quotient étant exprimé en cents,ou 4 fr. 12 s.