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Page:Revue des Deux Mondes - 1832 - tome 5.djvu/570

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MARTIN LUTHER.[1]

1517.

J’étais seul, et jeté dans cette affaire sans prévoyance ; j’accordais au pape beaucoup d’articles essentiels. Qu’étais-je, pauvre misérable moine, pour tenir contre la majesté du pape, devant lequel les rois de la terre (que dis-je ? la terre même, l’enfer et le ciel) tremblaient ?… Ce que j’ai souffert la première et la seconde année, dans quel abattement, non pas feint et supposé, mais bien véritable, ou plutôt dans quel désespoir je me trou-

  1. Luther n’est guère connu en France que par la caricature qu’en a donnée Bossuet dans ses Variations. On ne se le représente que comme un gros moine, qui boit toujours de la bière et ne parle que du diable. Au moment où l’on nous promet une nouvelle tragédie de Luther, il peut être curieux de comparer la fable et l’histoire. Les morceaux qu’on va lire sont les premiers actes de la Réforme, traduits littéralement par M. Michelet, chef de la section historique aux archives du royaume, qui nous promet incessamment les Mémoires de Luther. Le réformateur expose ici lui-même l’origine et l’occasion des luttes qu’il a eu à soutenir.