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La gélatine était préparée avec un appareil que M. de Belleyme avait consenti à céder à la ville de Reims. Depuis le 3 janvier, où l’appareil commença à fonctionner, jusqu’au 15 mai inclusivement, deux cent douze mille huit cents rations de potage, contenant chacune deux onces et demi de pain, ont été distribuées aux indigens, porteurs de cartes, lesquels, de plus, ont reçu cinquante-trois mille deux cents rations de pommes-de-terre en ragoût, et vingt-six mille six cents rations de viande cuite, chacune de cinq onces.

Chaque ration, prise en masse, revenait, tous frais compris, à 7 cent. un quart. Les secours donnés sous cette forme ont été reçus avec reconnaissance par tous les ouvriers honnêtes. Ils ont, au contraire, excité les murmures des mendians de profession, qui préféraient de beaucoup recevoir les aumônes en argent dont ils employaient la plus grande partie à acheter des liqueurs fortes.

Séance du 13 février. M. Quest présente un échantillon de pain fabriqué avec la pomme-de-terre, sans addition de farine de céréale. Ce pain, d’un goût aussi agréable que le pain bis qu’on mange dans les campagnes, et dont le prix est inférieur d’un tiers, se fait, non pas avec la fécule de la pomme-de-terre, mais avec toute la pulpe que donne le tubercule trituré, et soumis à un simple lavage. M. Quest donne le nom de Parmentine à cette substance, qui contient, outre la fécule, le tissu parenchymateux et une partie de la peau. MM. Huzard, Sylvestre, Darcet et Flourens feront à l’Académie un rapport sur ce pain.

M. Damoiseau fait, en son nom et celui de M. Bouvard, un rapport sur une nouvelle méthode, pour corriger les distances de la lune aux astres. Cette méthode n’est jamais susceptible d’une grande exactitude, mais, quand on n’a besoin que d’une approximation, elle est d’un usage assez commode. Du reste, M. Mancel n’est pas le premier qui l’ait employée, et elle se trouve exposée dans divers ouvrages imprimés.

M. Arago présente deux thermomètres à tubes aplatis, construits par M. de Bunten. Les tubes de cette espèce, absolument nécessaires pour les instrumens qui doivent réunir à un petit volume une grande délicatesse, avaient été jusqu’à présent fabriqués seulement en Angleterre. Ceux des deux thermomètres présentés sont les premiers qui aient été exécutés en France. Ils sortent de la manufacture de Choisy, où on les exécute maintenant avec la même perfection qu’en Angleterre.

M. Azaïs lit la première partie d’un mémoire sur la production de tous les genres d’effets chimiques par la force universelle. Nous ne donnerons point l’analyse de ce mémoire, dans lequel l’élégance du style et le brillant de plusieurs pensées, réellement ingénieuses, n’ont pas suffi pour cacher la pauvreté du fond. L’Académie, qui avait écouté, avec une impatience difficilement contenue, cette première lecture et une seconde, qui eut lieu dans la séance du 27, a décidé enfin que la troisième n’aurait pas lieu, et que le mémoire serait renvoyé directement à des commissaires, qui en feraient l’objet d’un rapport.

Séance du 20 février. M. Libri annonce à l’Académie qu’il y a quelque espoir de retrouver les écrits dans lesquels Fermat a donné la démonstration des cé-