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été appelé, à cette époque, à diriger la bibliothèque Ambroisienne de Milan, s’occupa spécialement de ces manuscrits, qu’on appelle palimpsestes ; ses recherches furent suivies du plus grand succès. En peu d’années, il publia le Fronton, le Denys d’Halicarnasse et d’autres ouvrages importans. Appelé ensuite à Rome pour diriger la bibliothèque du Vatican, il retrouva le fameux Traité de la république de Cicéron, dont la découverte fit tant de bruit dans le monde savant. M. Mai a publié aussi d’autres ouvrages qui n’étaient pas tirés des palimpsestes. On lui doit un Itinéraire et une Histoire romanesque d’Alexandre, écrite en grec et très curieuse. En société avec M. Zohrabe, savant arménien, il a restitué une partie d’Eusèbe, dont l’original avait été perdu, mais qui se conservait traduite en arménien. M. Mai publie maintenant à Rome une nouvelle série d’anciens auteurs, dont cinq volumes ont déjà paru. La dernière livraison, qui est de l’année 1831, contient un catalogue des manuscrits orientaux de la bibliothèque du Vatican, catalogue qui doit intéresser vivement tous ceux qui s’occupent de littérature asiatique.

Quoiqu’il n’y ait pas à Milan la même unité de travaux qu’à Turin, les sciences mathématiques et physiques ne laissent pas que d’y être cultivées avec beaucoup de succès. Le doyen des savans italiens, Oriani, y déploie encore toute l’activité d’esprit d’un jeune homme. Né de parens fort pauvres dans les environs de Milan, Oriani se distingua de bonne heure par ses talens, et mérita, très jeune encore, d’être reçu parmi les astronomes de Brera. En 1783, il publia des tables de la nouvelle planète Uranus, qu’Herschell venait de découvrir, et bientôt après, il se rendit en France et en Angleterre avec une mission scientifique ; à son retour en Lombardie, il fut chargé, par le gouvernement, de diriger avec Cesaris la mesure de l’arc du méridien. Il publia successivement la Théorie d’Uranus, celle de Mercure, et plusieurs mémoires fort remarquables sur les perturbations des planètes. En 1801, il fut le premier à annoncer que le nouvel astre (Cérès) observé par Piazzi, et que cet astronome croyait être une comète, était une planète : les observa-