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des arbres, et d’autres ouvrages importans. Le professeur Zamboni de la même ville a beaucoup travaillé à la construction d’une pile voltaïque sans conducteur humide ; il est parvenu, en combinant l’attraction électrique avec le magnétisme terrestre, à produire un mouvement qu’on pourrait presque appeler perpétuel, puisqu’il se continue pendant plusieurs années de suite. M. Zamboni s’occupe maintenant d’expériences électromagnétiques qui ne peuvent manquer d’apporter de nouvelles lumières dans la science. Véronne a perdu récemment le père Césari, qui s’était occupé toute sa vie de philologie italienne : on lui doit la publication de plusieurs anciens auteurs italiens, et une nouvelle édition considérablement augmentée du grand vocabulaire de l’académie de la Crusca. Césari était la quintessence du purisme italien ; et quoiqu’on puisse lui reprocher d’avoir manqué quelquefois de goût et de critique, ses travaux seront toujours fort utiles à ceux qui voudront faire des études approfondies sur la langue italienne.

La petite ville de Bassano a perdu dans ces dernières années un homme de premier ordre, Brocchi, dont les travaux sont cependant peu connus hors d’Italie. Brocchi, né à Bassano en 1772, étudia d’abord la jurisprudence à l’université de Padoue ; mais tout-à-coup, fatigué de cette science, il quitta Padoue et s’enfuit à Rome où il s’occupa de philologie. En 1792, il publia à Venise un petit traité fort intéressant sur la sculpture des Égyptiens ; mais il quitta bientôt ces recherches pour se donner uniquement à l’histoire naturelle, qu’il professa publiquement pendant quelques années à Brescia. Il fit paraître, en 1808, un excellent ouvrage sur les mines de fer du département du Mella. Nommé ensuite membre de l’Institut italien, et conseiller des mines, il publia plusieurs mémoires sur la géologie de divers points du Tyrol et de la Lombardie. En 1811, Brocchi entreprit un voyage géologique dans l’Italie méridionale ; et après d’immenses recherches, il publia, en 1814, sa Conchyliologie subapennine. Dans les années suivantes, il visita de nouveau la Toscane et Rome ; pendant la terrible épidémie qui régna dans cette ville, en septembre 1818, il fit de courageuses expériences sur le malaria.