Page:Revue des Deux Mondes - 1832 - tome 7.djvu/360

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
356
REVUE DES DEUX MONDES.

L’histoire moderne est moins cultivée en Toscane. Le comte Baldelli, que des recherches biographiques sur les hommes célèbres de Florence avaient fait connaître avantageusement, aurait pu se faire une grande réputation par son ouvrage sur Marco Polo, si des considérations particulières ne l’avaient porté à écrire ce livre avec des idées trop surannées. Quelques jeunes savans, parmi lesquels se distinguent MM. Forti et Poggi, commencent cependant à se livrer à des études sérieuses sur l’histoire moderne. Ce dernier a publié un Essai sur les Livelles, ouvrage également important pour l’histoire et pour la jurisprudence.

Les sciences physiques et mathématiques, qui brillèrent tant en Toscane au dix-septième siècle, commencent à refleurir. M. Paoli et le comte Fossombroni occupent, depuis long-temps, un rang honorable parmi les géomètres. Le premier, dans ses belles recherches sur le développement des fonctions en séries, a eu la gloire difficile de deviner et de corriger un théorème important, dont Laplace avait donné seulement l’énoncé, et que le géomètre toscan trouva inexact. Le calcul des équations aux différences mêlées doit à M. Paoli des progrès importans. M. Fossombroni, très connu par les beaux travaux hydrauliques qu’il a fait exécuter dans la Valdichiana, a publié de belles recherches analytiques sur le mouvement des animaux. Le père Inghirami, habile astronome, a concouru avec un zèle et une activité extraordinaires à la carte céleste que fait publier l’Académie de Berlin ; on lui doit aussi une belle carte de la Toscane, pour laquelle il a déterminé un grand nombre de points astronomiques. L’Atlas statistique de M. Zuccagni-Orlandini, et un ouvrage du même genre que publie M. Repetti, contribueront sans doute à faire mieux connaître cette belle partie de l’Italie.

La physique proprement dite recevra une puissante impulsion de l’arrivée à Florence de MM. Nobili et Amici, qui ont quitté récemment le duché de Modène pour aller s’établir en Toscane. M. Nobili, de Reggio, suivit la carrière des armes sous Napoléon, et obtint fort jeune le grade de capitaine d’artillerie et la croix de la légion d’honneur. Rentré dans ses foyers après la chute de l’empereur, il s’occupa de physique, et publia dif-